Film réalisé par Sigrid Clément
Diffusé sur TF1
Le temps qui passe, le vent, le froid, la pluie ou la désertification ne sont pas tendres avec le patrimoine architectural français. Les murs se lézardent, l’eau s’infiltre, les planchers s’affaissent. Châteaux, chapelles et autres vieux lavoirs seraient condamnés si certains particuliers – familles, bandes de copains ou jeunes en insertion – ne donnaient pas toute leur énergie pour les sauver. Une véritable gageure pour trouver des financements, fédérer les bonnes volontés et organiser les travaux de rénovation. Nous avons passé un an aux côtés de ces « croisés » du patrimoine… Trois lieux, trois histoires, trois défis.
Sandrine, son époux, ses cinq enfants et ses dix petits-enfants consacrent tout leur temps libre à redonner vie au château de Saconay (Rhône). Cette maison fortifiée, construite entre le XIVème et le XVIème siècle, est à la fois sa demeure, sa passion et l’héritage qu’elle souhaite léguer à sa famille nombreuse. « Cela montre à nos enfants et petits-enfants qu’on fait quelque chose ! Il y a ici des très belles choses et on ne se contente pas de les ranger, de les thésauriser bien dans les placards. On travaille pour laisser quelque chose de bien pour la génération suivante. » Au programme : restauration de la chapelle, remise en état du lit à baldaquin et enquête sur une mystérieuse robe à crinoline en soie…
Etienne, Anthony et Loïc, trois amis d’enfance, se sont lancés dans une incroyable aventure pour ressusciter un ancien théâtre à l’italienne à Bar-le-Duc (Meuse). Un joyau datant de la Belle Epoque. « Les travaux, on les voit, nous ne sommes pas idiots. On mesure ce qu’il y a à faire, mais on est séduit… Donc, du coup, quand on est séduit par quelqu’un, on voit forcément dans un premier temps, plus les côtés positifs que les côtés négatifs… » Il en faudra du courage à ces trentenaires, pour que le rideau de velours rouge s’ouvre à nouveau sur la scène de cette salle mythique : après avoir survécu à deux guerres mondiales, le théâtre a été transformé en gymnase dans les années 70. Et si l’huile de coude et la solidarité via les réseaux sociaux faisaient des miracles ?
Maël, éducateur spécialisé, a décidé d’embarquer des jeunes en décrochage scolaire dans la rénovation du dernier moulin à eau d’Osse-en-Aspe (Pyrénées-Atlantiques). Un chantier pour apprendre un métier, la vie en collectivité et le goût des vieilles pierres. Le tout au cœur du Béarn. Charpente, toiture en ardoise, murs jointés à la chaux, ils n’avaient jamais été confrontés aux travaux manuels. Gérard, le maire du village : « Restaurer ce moulin, c’est rendre hommage aux hommes et aux femmes qui ont façonné notre village. Bravo les jeunes, pour votre implication. Si ça vous donne, en plus, envie de faire l’un de ces métiers un jour… »